Parce qu’elle est juive, Ginette Kolinka a été arrêtée le 13 mars 1944 puis déportée avec son père, son neveu et son petit frère. Elle reviendra seule des camps de la mort. Longtemps, elle n’a pas parlé de cet épisode terrible de sa vie. Elle confie qu’elle ne voulait pas ennuyer les gens. Après le décès de son mari, elle se laisse convaincre par l’association des Déportés de Frances et accepte de relater les 15 mois d’enfer et d’humiliation qu’elle a vécus dans les camps de Birkenau et de Bergen-Belsen. Elle a 70 ans.
Aujourd’hui, à 96 ans, Ginette parcourt toujours la France pour livrer aux élèves et étudiants son précieux témoignage. Pétillante et coquette, rien ne l’arrête. Elle a co écrit deux livres, multiplie les conférences dans les collèges, les lycées et les universités, accompagne des voyages en Pologne.
Son but n’est pas de faire ressentir ce qu’était la vie dans les camps. « Oui, à Birkenau, je leur dit de fermer les yeux et d’imaginer l’endroit avec la saleté, l’odeur, le monde qui grouille. Mais c’est impossible. Si je leur dit : « on était battus », ils imagineront peut-être leur mère en train de leur donner une gifle. Alors qu’une personne battue était à terre, évanouie ou morte. Il n’y a pas de mots pour expliquer ce que les nazis nous ont fait.«
Mardi 16 février, les élèves de Saint François ont pu rencontrer cette femme exceptionnelle. Elle leur a confié une mission : « vous devenez des passeuses et des passeurs de mémoire à présent ».
Une rencontre qui marque.